Message du Président

L’année 2022 a été marquée par les effets liés à la sortie de la crise Covid, la pénurie dans les chaînes d’approvisionnement, ainsi que les conséquences liées à la guerre en Ukraine. Ces événements ont eu des répercussions importantes sur les marchés financiers et ont accéléré le retour de l’inflation. Dans ce contexte, la performance de la Caisse intercommunale de pensions (CIP), à l’instar des autres institutions de prévoyance, a fluctué en territoire négatif tout au long de l’année. À fin 2022, la CIP enregistre une performance nette de – 7,0 % (2021 : + 9,0 %) sur une fortune placée totale de près de 4 milliards. Cet exercice aura aussi été marqué par l’approbation de l’Autorité de surveillance (As-So) pour la poursuite de la gestion de la Caisse selon le système de capitalisation partielle, ainsi que la poursuite des initiatives en matière de gestion durable du parc immobilier.

Résultats de l’exercice 2022

Après une année 2022 particulièrement difficile et une fin d’année dans le rouge pour les marchés financiers mondiaux, se soldant par une performance très négative, rien n’indique pourtant que la forte inflation enregistrée commence à se stabiliser, alors que les tensions géopolitiques ne semblent pas non plus prêtes de s’apaiser à court ou moyen terme.

Même si la performance nette 2022 de – 7,0 % a fait baisser le degré de couverture, passant de 79,5 % à fin 2021 à 71,9 % à fin 2022, celle-ci reste néanmoins bien meilleure que les principaux indices de référence du marché institutionnel. Ce résultat autorise malgré tout à conserver une réserve de fluctuation de valeur (RFV) positive, arrêtée à 27,6 % de son objectif (93,0 % en 2021), permettant à la Caisse de ne pas se retrouver en situation de sous-couverture.

Le nombre d’employeurs affiliés s’établit à 299 à fin 2022 (297 en 2021), ce qui représente un total de 15’228 personnes assurées actives et 7’849 personnes pensionnées.

Faits marquants et nouveautés de l’exercice écoulé

À la suite de son expertise actuarielle basée sur ses résultats 2021, la CIP a reçu fin 2022 l’approbation de l’Autorité de surveillance (As-So) pour la poursuite de sa gestion selon le système de capitalisation partielle pour une nouvelle durée de 5 ans. L’ensemble des mesures décidées ces dernières années, dont en 2022 l’adaptation des prestations risques (invalidités et survivants), ont compté dans cette décision et donc pleinement porté leurs fruits.

L’adaptation des prestations risques, qui comprend notamment une modification du calcul et des modalités d’octroi de la rente invalidité, ainsi que la suppression de l’invalidité temporaire, est entrée en vigueur au 1er janvier 2023. Pour rappel, une hausse significative des cas pris en charge par la Caisse a été observée ces dernières années. Ne pas prendre de mesures aurait pu conduire à ce que la poursuite de la gestion selon le système de capitalisation partielle puisse être remise en cause par l’Autorité de surveillance.

En compensation de la suppression des prestations d’invalidité temporaire, le Conseil d’administration a proposé de réduire de 0,5 % la cotisation facturée aux employeurs. Les cotisations sont fixées dans les Statuts qui ne peuvent être modifiés que par une décision de l’Assemblée des délégués. Une modification de l’article 19 des Statuts visant à changer la cotisation des employeurs a donc été soumise pour approbation aux délégués lors de l’assemblée 2022. Le Conseil d’administration a expliqué à plusieurs reprises que le résultat de ce vote ne remettrait pas en cause l’entrée en vigueur de l’adaptation des prestations risques au 1er janvier 2023. La modification proposée des Statuts n’ayant pas atteint la majorité des deux tiers des voix requises lors du vote, l’article 19 des Statuts est donc resté inchangé et les adaptations sont entrées en vigueur comme annoncées. Suite à ce résultat, des employeurs ont transmis à la Caisse une demande pour un nouveau vote à ce sujet. Celui-ci, concernant toujours uniquement la baisse du taux de cotisations de 0,5 %, sera donc à nouveau proposé lors de l’Assemblée des délégués 2023.

Compte tenu notamment des turbulences sur les marchés financiers, le Conseil d’administration a constaté à fin 2022 que les conditions permettant l’application du mécanisme de réduction des taux de cotisations n’étaient pas réalisées pour l’année 2023 et, par conséquent, qu’il ne serait pas possible de prendre en charge, comme ces 3 dernières années, une part de la cotisation des assurés et employeurs. La non-application de ce mécanisme ne doit pas être vue comme une hausse des cotisations. Il est important de rappeler que cette prise en charge d’une part des cotisations n’est pas automatique et que cette décision est basée sur 2 critères fixés dans une directive et estimés chaque fin d’année : la performance nette des placements de l’exercice doit être supérieure à la performance nécessaire de la Caisse, soit 2,75 %, alors que le niveau de la réserve de fluctuation de valeurs doit atteindre au moins 50 % de son objectif. Si ces critères ne sont pas réalisés, comme c’est le cas pour 2023, le mécanisme de réduction ne peut pas être appliqué.

L’année 2022 aura aussi été marquée par la poursuite des initiatives en matière de gestion durable du parc immobilier. Fin 2022, la Caisse a décidé d’intensifier les rénovations et l’assainissement de son patrimoine immobilier. But de l’opération : accélérer la transition énergétique des immeubles afin d’atteindre une réduction des émissions de – 35 % d’ici 2030 et un niveau d’émission très proche de la neutralité carbone à l’horizon 2040-2045.

Perspectives et remerciements

Les priorités du Conseil d’administration restent identiques : il s’agit avant tout de garantir la pérennité de la Caisse. La situation financière de la CIP est saine. Preuve en est : la RFV constituée ces dernières années a permis de traverser le difficile exercice 2022, marqué par des performances négatives de pratiquement toutes les classes d’actifs sous gestion, sans avoir à décider de mesures d’assainissement. Les défis que nous devons relever sont grands et demandent une forte implication, de chaque instant. Il s’agit notamment de prendre en compte les particularités d’une caisse telle que la CIP, ne disposant pas d’un employeur garant unique, mais d’une multitude d’employeurs très variés. Par ailleurs, comme évoqué précédemment, nous vivons actuellement un changement radical de paradigme : il faut maintenant composer avec l’inflation, impliquant des hausses conséquentes des taux d’intérêts directeurs de toutes les banques centrales. Toutefois, c’est aussi le signe d’un retour d’attractivité de certaines classes d’actifs moins volatiles ou moins risquées (obligations, notamment). C’est dans ce contexte que le Conseil d’administration poursuit l’implémentation de sa politique d’investissement responsable et de sa stratégie climatique. Pour toutes ces raisons, votre Conseil d’administration reste confiant en l’avenir et œuvre, jour après jour, tout en restant vigilant et appliqué, dans le seul but de garantir la saine gestion des capitaux qui lui sont confiés.

J’adresse mes sincères remerciements à la Direction et à l’ensemble du personnel de Retraites Populaires travaillant sans relâche depuis près de 100 ans pour le bien de la CIP : un siècle de collaboration, de conseils et de soutien avisés, qui sera fêté en 2024, puisque c’est en 1924 que la CIP a été créée et que le mandat de gestion a été conclu entre nos deux entités. Je remercie également notre délégué au mandat, toujours professionnel et à disposition, notre dévoué secrétaire, mais aussi mes collègues du Conseil d’administration, pour leurs compétences, leur participation assidue et leur attention durant nos nombreuses séances. Je me félicite toujours de la parfaite entente et du dynamisme conduisant nos délibérations. Je terminerais en vous remerciant, vous, personnes assurées et employeurs, pour la confiance accordée pour mener à bien ce mandat captivant.

Jean-François Niklaus, Président du Conseil d’administration de la CIP

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